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• « Je forme le souhait qu'en lisant ce livre tout au long duquel est racontée l’éclosion de cet Arnaga, que le Destin vient de leur donner, ils se promettent de maintenir dans la beauté cette insigne demeure à laquelle est attaché un si grand souvenir ».
Par ces quelques mots de dédicace, brefs mais chargés de sens, Paul Faure invitait les derniers acquéreurs du domaine à en être les conservateurs.
C'est la tâche qu'il s'était lui‑même assignée en rédigeant « Vingt ans d'intimité avec Edmond Rostand », paru à la librairie Plon en 1928. L'ouvrage retraçait ainsi avec délicatesse et précision l'arrivée à Cambo‑les‑Bains du poète, chargé de gloire après le succès de Cyrano, la genèse et la construction du « Petit Versailles Basque », la vie quotidienne de la famille, l'éducation des enfants, Jean et Maurice, sous l'aile maternelle de Rosemonde, les visites d'hôtes illustres, la découverte du Pays basque, les allers et retours à Paris, la réception sous la Coupole... Anecdotes, détails pittoresques et réflexions littéraires, le tout dans un style pur et limpide, en fait un passage obligé pour qui s'attache à mieux comprendre l'oeuvre et l'âme du poète. Les récents ouvrages et travaux de Jacques Lorcey, Pierre Espil, Caroline de Margerie, Laurence Catinot‑Crost, Michel Forrier ne me contrediront pas.
Hélas, le livre était depuis plusieurs décennies introuvable, épuisé, voire inconnu, aux dires des libraires et bouquinistes. C'est dire tout l'intérêt de sa réédition et le bien‑fondé de l'initiative de la municipalité de Cambo‑les‑Bains, sous la houlette de son maire et de son adjointe à la culture, M. Bru et Mme Pontacq. Le succès sera indubitablement au rendez‑vous, notamment auprès des nombreux visiteurs, de la Villa Arnaga et des Jardins, toujours friands d'authentique et de vécu...
Robert Poulou
Au‑delà des développements descriptifs et anecdotiques, parfois émaillés de traits d'humour, Paul Faure nous permet de mieux comprendre la vie, et, loin des clichés faciles, le vrai caractère d'Edmond Rostand dont, plus que le familier, il fut le confident, l'ami intime. C'est à tort d'ailleurs qu'il est souvent présenté comme le secrétaire du poète, rôle dévolu en fait au journaliste bayonnais, Louis Labat.