1. • Pour ne pas entrer dans les canons de leur spécialité, les démographes les plus avisés ont négligé une génération. Inclassable, si ce n’est par ceux qui ont conscience d’y appartenir, elle ne répond pas à leurs critères d’analyse. S’il fallait la catégoriser, nous dirions qu’elle se situe quelque part entre la madeleine de Proust et le désormais historique baby-boom d’après-guerre. Elle s’appelle la génération « flis-flous » et s’est complu dans cet arc magique circonscrit par la baie de Saint-Jean-de-Luz. Elle renvoie au temps où l’on avait le temps d’avoir une enfance et une adolescence.
   

Émouvants, comiques ou tragiques, les récits d’André Belloc sont une invite à rechausser vos  « flis-flous » , géniale onomatopée – elle ravirait le linguiste — pour désigner ces baskets polyvalents qui ont chaussé les plus modestes. L’occasion inespérée surtout, en convoquant tous vos sens, d’entamer une exceptionnelle randonnée dans un Saint-Jean-de-Luz qui fleurait bon le coaltar et le thon débarqué, résonnait des sirènes des conserveries et resplendissait au pavois des départs vers Dakar. Le plus bel hymne dédié à l’âme de Donibane.

André BELLOC, né en 1954 à Saint-Jean-de-Luz, issu d'un milieu de pêcheurs, est resté viscéralement attaché à sa ville et à une période qui l'ont indéniablement construit. Il nous livre ici, dans son premier ouvrage, une poignée de souvenirs de son enfance luzienne qui sont autant d'éléments de cette construction.